Coup dur pour Chronopost, FedEx, DHL et une quinzaine d’autres entreprises spécialisées dans la livraison de colis. L’Autorité de la concurrence vient de les condamner à plusieurs amendes, dont le montant total dépasse les 600 millions d’euros. Une punition sévère mais qui serait juste, si les faits qui leurs sont reprochés d’entente sur les prix étaient avérés.
L’autorité de la concurrence n’a affiché aucune pitié pour les entreprises de livraison qu’elle vient d’épingler.
Selon l’organisme de régulation Français, 21 entreprises du secteur se seraient concertées entre 2004 et 2010 pour choisir leurs tarifs et leurs augmentations de prix.
Mis au courant par un lanceur d’alerte, ils auraient rapidement découvert la nature des arrangements qui avaient pris place entre : FedEx France, TNT France (filiale FedEx), Chronopost, DHL, Geodis, Alloin Holding, BMVirolle, DPD France, Ciblex France, Dachser France, Gefco, General Logistics Systems (GLS) France, Heppner, Lamberte et Valette, XP France, Norbert Dentressangle Distribution, Normatrans, Schenker France, Transports H Ducros, Ziegler France et TLF.
Un exemple de ces combines aurait vu certaines de ces entreprises augmenter leurs tarifs de façon irrégulière. Alors qu’elles avaient prévu d’augmenter leurs tarifs à hauteur de 5% sur une période donnée, ils avaient finalement procédé à une augmentation de 7% après une réunion tenue secrète avec leurs concurrents.
Sur un total de 672,3 millions d’euros d’amende (amalgame de toutes les amendes infligées aux 21 entreprises présumées coupables), les plus grosses sanctions ont été imposées à Geodis (196 millions d’Euros), Chronopost (99 millions), DHL France (81 millions), TNT France (58 millions) et GLS (55 millions d’euros).
Contacté par la presse, un représentant de DHL s’est refusé à tout commentaire pour le moment, pour laisser le temps à leurs experts d’examiner le dossier. Du côté de FedEx, une déclaration officielle mentionnait le même besoin d’analyse de la situation, et n’excluait pas de faire appel de la décision.
Pour l’Autorité de la concurrence, il s’agit là de la deuxième plus grosse amende de l’histoire. L’année dernière, au mois de Décembre 2014, un ensemble d’entreprises spécialisées dans l’hygiène et l’entretien (L’Oréal, Unliever, Colgate-Palmolive, Henkel, Gilllette et Procter & Gamble) avait été condamné à une amende de 951 millions d’euros. Déjà à cette époque, il s’agissait d’une condamnation pour entente sur leur politique commerciale.