Il est clair qu’aujourd’hui la plateforme YouTube devance largement Deezer et Spotify et apparaît désormais comme « le numéro un » du streaming musical. Reste le problème de la rémunération des artistes qui laisse présager un avenir sombrer pour l’industrie du disque.
C’est la Recording Industry Association of America (RIAA), l’association interprofessionnelle qui défend les intérêts de l’industrie du disque aux États-Unis, qui a dévoilé cette étude en Mars 2016. Il s’avère ainsi que la vente de vinyles, qui revient cela dit à la mode, rapporterait pourtant plus aux artistes que ce qu’ils pourraient toucher via YouTube. Selon l’étude établie par les professionnels du secteur, les chiffres du streaming ont explosé l’an passé, alors que la rémunération des artistes peine à suivre la progression.
YouTube : une nouvelle bataille avec le monde de la musique
Christophe Muller, qui est en charge des partenariats musicaux de YouTube, a tenu à rectifier les choses en Avril 2016 dans un communiqué. Ce dernier affirme qu’il ne pense pas qu’une autre plateforme puisse générer autant de revenus aux artistes que YouTube, qui est une sorte de levier en soit. En effet, les artistes sont payés grâce à la duplication de leurs vidéos ou leurs musiques (clips, fond sonore…) par tous les utilisateurs de la plateforme. Face aux critiques de violations de copyright, il explique simplement qu’ils sont dans l’incapacité de contrôler le flux de vidéos postées par jour (plus de 400 heures de vidéos postées par jour). De plus, pour répondre à une éventuelle comparaison entre Spotify et YouTube, il explique : « Un abonnement qui coûte 10 $ par mois ne peut pas être comparé avec un service de streaming qui ne vit que de la publicité. C’est comme mettre en parallèle ce que gagne un taxi en travaillant avec ce que lui rapporte la publicité sur son taxi ».
YouTube et le principe du « Safe Harbor »
De nombreux artistes sont très remontés face à cette recrudescence. Notamment le manager des Eagles ou Van Halen, entre autre, Irving Azoff qui a réagi face aux propos de Christophe Muller : « Si la musique est si importante pour Youtube, pourquoi ne laissent-ils pas le même choix aux musiciens qu’à leurs acteurs ? Taylor Swift devrait pouvoir décider lesquelles de ses chansons sont disponibles gratuitement et surtout pouvoir supprimer toute trace d’elle sur Youtube si on ne lui laisse pas ce choix ». Néanmoins, si la plateforme s’exécute à supprimer une vidéo à la demande d’un artiste, il ne peut cependant empêcher ceux qui postent de nouveau le contenu encore et encore. Pour se dédouaner de toutes attaques, YouTube se rabat sur le « Safe harbor » (ou « sphère de sécurité »). Ce qui lui permet de se blanchir de toute responsabilité en cas d’infractions aux droits d’auteurs, du moment qu’il supprime une vidéo incriminée mais qui n’empêche pas les internautes de récidiver à souhait. Pour mettre fin à cette guerre, il semblerait que les cartes se trouveraient dans les mains de YouTube elle-même, qui pourrait simplement changer certaines règles… L’avenir nous le dira.