Le Galaxy Note 7 de Samsung, en cette fin de mois d’Octobre 2016, est mort et bientôt enterré. Condamné peu après sa sortie par ses explosions de batterie, son sort a peu être été scellé plus vite (trop vite) à cause de la prise de décision hâtive de son constructeur.
Samsung est le principal responsable de l’échec de son Galaxy Note 7, c’est un fait. Malgré les nombreuses qualités de l’appareil, qui avait très vite séduit les consommateurs à la recherche de LA phablette du moment, elle n’a pas survécu à ses dangereuses explosions de batteries un peu partout sur la planète. Mais ce fiasco, aussi monumental soit-il, aurait peut-être connu un épilogue plus heureux si Samsung n’avait pas craqué sous la pression pour gérer l’incident. C’est en tout cas ce que pensent des analystes et journalistes spécialisés depuis quelques jours.
Mort des Galaxy Note 7 : Samsung trop paniqué ou trop cupide ?
Le Wall Street Journal, grâce à des informations rapportées par des sources impliquées dans des réunions d’urgence de Samsung, a expliqué ce qui a précipité les Galaxy Note 7 vers leur fin. D’après les sources du WSJ, deux des dirigeants de la firme ont forcé l’entreprise à prendre une décision hâtive, sans avoir suffisamment de preuves. Peu après les premières explosions de batteries, un rapport de leur laboratoire révélait la présence de gonflements anormaux sur les batteries fournies par Samsung SDI, qui n’apparaissaient pas sur celles d’autres fournisseurs. Rien n’indiquait que le problème venait de là, rien n’expliquait pourquoi ces batteries affichaient ce défaut, mais D.J Koh et Lee Jae-Young ont considéré que cela représentait une preuve suffisante pour expliquer l’origine des problèmes de la phablette. Début Septembre, ils ont donc convaincu le reste des dirigeants d’ordonner un rappel de toutes les batteries défectives, les seules a être défectives selon leurs « preuves ». Une décision prise trop rapidement, pour faire bonne impression dans la presse et ne pas trop impacter la sortie du nouvel appareil, qui a fini par très vite le précipiter dans la tombe comme on le sait désormais.
Une mort évitable ?
En renvoyant aussi rapidement plus de 2.5 millions d’appareils en usine, avant de les remplacer par des modèles « sûrs », Samsung a pris un pari très dangereux et l’a perdu. Si ils n’avaient pas réagi avec un timing aussi mauvais, le Galaxy Note 7 aurait-il pu être sauvé et continuer à être commercialisé ? Possible. Sans le second coup à sa réputation après les rappels, imprimant dans l’esprit des consommateurs que rien ne pouvait le réparer, le Note 7 aurait eu du temps pour sa convalescence. Samsung aurait pu gérer le problème autrement, laissant le temps à ses équipes d’identifier avec certitude l’origine du problème pendant que les ventes étaient mises à l’arrêt.
Une fois le problème corrigé à 100% (batterie trop à l’étroit ? recharge excessive sans limite ?), Samsung aurait pu démarrer sa vague de rappel et remplacer tous les modèles dangereux avec des Note 7 exempts de tous défauts. La réputation de la gamme « Galaxy Note » aurait été sauvée et il aurait pu continuer à mettre des bâtons dans les roues du concurrent Apple.
Maintenant, à la place, Samsung se voit contraint de gérer le très mauvais coup de pub d’un appareil mobile mort-né, d’encaisser les millions de dollars de pertes de son rappel, et de retarder peut-être la sortie des Galaxy S8 pour s’assurer que tout va bien avec lui.