L’Organisation mondiale de la Santé fait état d’environ 7 millions de victimes de la pollution de l’air en 2012 dans le monde, dans son nouveau rapport publié le Mardi 25 Mars 2014. Les pays à faible revenu en Asie du Sud, notamment en Inde, ont été les plus atteints par ce phénomène inquiétant.
Avec un total de 5,9 millions de décès liés à la pollution, les pays à faible et moyen revenu en Asie du Sud-Est – y compris l’Inde – et les pays du Pacifique occidental sont les plus mal en point.
Un comité a été mis en place par l’Organisation Mondiale de la Santé, en Janvier 2014, pour examiner les effets sanitaires de la pollution de l’air.
Le directeur du département de l’OMS responsable de l’environnement et des facteurs sociaux de la santé, Dr Maria Neira a déclaré :
« Les risques de pollution de l’air sont beaucoup plus importants qu’on ne le pensait, notamment en termes de maladie cardiaque et d’AVC. Peu de risques ont un impact plus important sur la santé mondiale aujourd’hui que la pollution de l’air. La preuve en est la nécessité d’une action concertée à assainir l’air que nous respirons. »
En matière de pollution d’air dans les pays comme l’Inde, les plus concernés sont les combustibles solides tels que les déchets végétaux de bois, le charbon de bois et le charbon utilisé dans presque tous les foyers pour la cuisson. On compte environ 3 millions de personnes qui utilisent ce type de combustible en cuisine, dans des espaces qui sont le plus souvent mal aérées, laissant la fumée à l’intérieur de la maison. Pourtant, dans ces mêmes cas, les poumons absorbent alors 100 fois plus de fumées qu’ils ne pourraient le supporter.
Selon l’OMS, cette pollution de l’air serait aussi la principale responsable d’une forte mortalité infantile. Avec plus de 50% de décès prématurés chez les enfants dus à la pneumonie causée par l’inhalation de ces suies, et 3,8 millions de décès prématurés chaque année en raison de maladies comme des accidents vasculaires cérébraux, la pollution de l’air n’est pas un problème à prendre à la légère.
L’organisation estime que la pollution extérieure a aussi été responsable de 3,7 millions de décès prématurés dans le monde en 2012, dont 88% dans les pays d’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental. Les raisons : l’utilisation des déchets combustibles en agriculture, les feux de brousse et la production de charbon de bois.
Le président de la Fondation de la santé publique de l’Inde, le Dr KS Reddy qui est aussi un membre de l’OMS étudiant les effets sanitaires de la pollution de l’air a affirmé :
« Il ne suffit pas de dire que la pollution a un effet secondaire sur le développement. Le Premier ministre chinois avait déclaré dans son discours devant le conseil d’Etat il y a trois semaines, que le pays devrait lutter contre la pollution avec la même urgence avec laquelle il a combattu la pauvreté. À moins que nous en Inde puissions répondre immédiatement à ce défi majeur de la santé publique, nous risquons de condamner trois générations à la maladie et à une mort prématurée en raison de la pollution de l’air. »