Une étude scientifique menée sur des Mammouths de l’île St Paul (Alaska), publiée il y a quelques semaines, a révélé que les derniers spécimens de ce mammifère seraient tous mort de la même cause : leur soif inextinguible.
Bien que la grande majorité des Mammouths ait disparu de la surface du globe il y a environ 10 500 ans, plusieurs groupes de survivants ont été identifiés sur des îles du Grand Nord (Alaska, mer de Sibérie, …), résistant à la fin de l’ère glacière jusqu’à il y a environ 4000 ans de cela. Et d’après une étude scientifique récente, ces derniers survivants se sont éteints à cause de la disparition de leurs sources d’eau.
Les Mammouths tués par leur grande soif
Jusqu’à l’époque du Mi-Holocène (-5000), un nombre conséquent de Mammouths avait réussi à survivre sur l’île de St Paul en Alaska, malgré le réchauffement de la planète. Alors que tous leurs cousins continentaux étaient passés de vie à trépas depuis quelques milliers d’années, ils avaient survécu à ces latitudes septentrionales grâce à la présence de grands lacs et de végétation abondante. D’après l’étude réalisée par le PNAS (Proceedings of the National Academy of Science) des Etats-Unis, ils ne se sont éteints que lorsque ces lacs sont devenus imbuvables. Avec le réchauffement constant de la planète à cette époque, le niveau des océans a augmenté graduellement jusqu’à toucher leur habitat. Leur île a perdu de nombreux hectares de terre ferme, l’eau de la mer s’est infiltrée dans les lacs, et les Mammouths ont du tous se rassembler autour des derniers points d’eau encore buvables de l’île.
Ils ont causé leur propre perte
Une fois toutes rassemblées autour des mêmes points d’eau, l’étude révèle que les dernières colonies de Mammouths de St Paul ont rapidement causé leur propre perte. Comme cela se produit à notre époque lorsque des grands groupes d’éléphants se réunissent au même endroit, la végétation autour des points d’eau s’est très vite dégradée. Sans vie végétale pour stabiliser le sol, une forte érosion a rapidement « pollué » les derniers lacs de l’île, rendant la région hostile aux Mammouths qui y survivaient. D’après les estimations des scientifiques, leur extinction est alors arrivée très vite, en moins d’un mois. Le professeur Russell Graham, responsable de l’étude, explique que « les éléphants modernes ont besoin d’entre 70 et 200 litres d’eau par jour ». Quand on sait à quel point le corps de leurs ancêtres laineux étaient plus imposants, il est évident que les dizaines de milliers de litres d’eau nécessaires par jour à la survie des grands troupeaux sont rapidement venus à manquer.
Cette étude, selon le professeur Love Dalen du Musée d’Histoire Naturelle de Suède, est la première de l’Histoire a documenter avec une telle précision la façon dont une espèce préhistorique s’est éteinte.