Masters of Sex, malgré toutes ses qualités, est une série qui est restée relativement discrète depuis ses débuts. Malgré l’émergence d’une véritable mode « Séries » depuis quelques années, certaines grosses productions telles que Game Of Thrones autres Walking Dead ont tendance à monopoliser l’attention tandis que d’autres séries plus subtiles, tout aussi méritoires, sont masquées par l’ombre de ces mastodontes. C’est exactement ce qui arrive à la série Showtime.
Masters of Sex, cette production au nom évocateur, s’attache à narrer les recherches sur le fonctionnement du corps durant la stimulation sexuelle qu’ont conduit le Dr Bill Masters et sa belle assistante Virginie pendant les années 60. La quête ultime de leur travail étant de comprendre le corps afin de faire tomber les tabous et autres idées préconçues. À terme, les résultats obtenus devaient aussi servir à aider des patients affligés de divers dysfonctionnements tels que l’impuissance et la frigidité. Des problèmes jusqu’alors incurables. Le récit est inspiré d’une histoire vraie. L’aspect historique présente donc un intérêt certain. Certaines parties ont bien entendu été romancées pour tenir en haleine le spectateur, mais la trame de la série respecte dans les grandes lignes l’histoire de nos deux chercheurs.
Pourquoi Regarder Masters of Sex ?
Certaines personnes ont un a priori négatif vis-à-vis de Masters Of sex, du fait de son sujet et de son titre. Nombreux sont donc les spectateurs qui hésitent à commencer la série, et ce, pour la simple raison qu’ils ne comprennent pas l’intérêt de la démarche et qu’ils imaginent que c’est une série tendancieuse pour pervers. Certains auraient même un peu honte de regarder. Et c’est bien dommage, car si on passe outre le tabou et qu’on s’intéresse de plus prés aux péripéties de Masters et de son assistante, on se rend vite compte que l’histoire est plus riche, plus profonde que ce qu’elle laisse paraitre. C’est un récit véritablement intéressant qui ne capitalise pas sur ses scènes osées pour faire de l’audimat, mais s’appuie sur de vraies qualités. Ainsi, on se rend compte que les points intéressants sont multiples.
Tout d’abord, on découvre que la majeure partie de nos connaissances actuelles sur la sexualité découlent directement du travail de nos deux chercheurs. Ensuite, cette œuvre captive, car elle ne parle pas D’UN TABOU des années 50-60 mais DES TABOUS des années 50-60. Le récit est avant tout un récit social ancré dans un contexte historique doté de ses propres moeurs. Des coutumes parfois hermétiquement fermées aux idées nouvelles, effrayées par l’inconnu. Ainsi, le scénario aborde de multiples sujets sensibles de cette période par l’intermédiaire de ses personnages secondaires. On découvre alors que les personnages, mêmes s’ils sont mineurs sont bien travaillés, bien écrits. Chaque acteur du récit bénéficie d’un soin particulier qui lui octroie une véritable âme, une profondeur. Bien plus que de vulgaires rouages inanimés destinés à faire progresser l’histoire, ces personnages secondaires ont une véritable importance. Chacun a son histoire, son passé qui le rend humain attachant.
Les faits historiques
Via ces protagonistes, l’histoire met en place des sous-intrigues qui complètent le tableau social peint par la série. Ainsi, en plus de la découverte du fonctionnement de la sexualité, le spectateur assiste à la naissance des mouvements de droits civils afro-américains qui luttent grâce à des personnalités aussi éminentes que Martin Luther-King pour une société plus juste à leur égard. L’homosexualité, à cette époque très mal perçue, est également un des thèmes abordés au travers de Barton, médecin et ami de Bill Masters qui n’assume pas sa différence au début. Au fil des saisons, il va apprendre à s’accepter après avoir essayé en vain de se « guérir » de sa différence à l’aide d’un traitement barbare aux électrochocs. La question de la condition de la femme se fait également une place de choix dans l’intrigue. On découvre les travers d’une société qui a du mal à accepter ce qui ne se conforme pas à ses normes étriquées.
Tous ces sujets sont intégrés intelligemment dans la narration qui, bien qu’elle ait pour thème central la sexualité, n’est pas une série de pervers qui s’attache à mettre en avant son cotés grivois. Les scénaristes tirent remarquablement bien parti du contexte et parviennent à nous immerger dans cette décennie révolue. En outre, l’aspect esthétique n’est pas en reste. Au contraire, il parachève ce travail de qualité grâce à une bonne reconstitution des années 60 qui rend l’atmosphère de cette époque presque palpable.
Conclusion
À l’heure ou sont écrites ces lignes la saison 4 vient juste de commencer et jusqu’ici, la qualité à suivi une courbe d’évolution exponentielle. Elle a su préserver ses qualités, et même et s’améliorer au fil des épisodes. Par conséquent, nous vous recommandons chaudement de foncer la regarder !