Selon la NASA et certains experts Européens, le film « Seul sur Mars » décrit une situation qui est encore difficile à atteindre pour les programmes spatiaux modernes. Pourtant, l’agence spatiale Américaine a dévoilé un plan, en trois étapes, qui permettra à la réalité de rattraper la fiction. Voyons donc comment l’Homme pourrait marcher et habiter sur Mars, selon les plans de la NASA.
Trois étapes. C’est tout ce qu’il nous reste à accomplir en tant qu’espèce Humaine, passionnée par les étoiles, avant de mettre les pieds sur Mars.
De la fiction à la réalité
Alors que le film « Seul sur Mars », avec Matt Damon, créé l’évènement en ce moment, peut-on espérer voir une situation similaire se reproduire dans les années qui viennent ? Va-t-on avoir droit à un évènement planétaire encore plus marquant que l’arrivée sur la Lune de la mission Apollo ?
De l’avis des scientifiques et astronautes invités à l’avant première Française du nouveau blockbuster venu d’Hollywood, de tels espoirs sont encore trop prématurés.
Manque d’expérience, un aspect psychologique trop incertain, un financement difficile à assurer, …
De nombreux aspects se mettent encore en travers de notre chemin vers les étoiles.
Selon Thomas Pesquet, spationaute actuellement en mission au centre spatial de la NASA à Houston, les ingénieurs et spationautes modernes ne sont pas capables d’entreprendre une telle mission :
« Ce ne sont pas les mêmes compétences qu’on ira chercher chez les astronautes. Il faudra des hommes plus autonomes, plus bricoleurs. Nous, ce que nous faisons, c’est très bien. Mais peut-être faudra-t-il autre chose ».
Pour y arriver, il faudra des astronautes capables de travailler en parfaite autonomie, sans la moindre instruction ou le moindre conseil venant d’une base sur Terre. Il faudra travailler à l’opposé de ce qui est fait de nos jours, avec des hommes dans l’espace recevant en direct des instructions de la NASA. Car sur Mars, toute communication avec la Terre se ferait avec un délai de 24 minutes, rendant impossible tout travail guidé.
Et bien sûr, l’aspect financier ne facilitera pas non plus la tâche.
Comme nous le disions dans un précédent article, l’acheminement du moindre matériel atteindrait rapidement des sommes faramineuses. Selon Sylvestre Maurice, planétologue à l’Université Paul-Sabatier, la mission dans son ensemble pourrait facilement atteindre des records de financement, nécessitant « autour de mille milliards d’euros« .
Pour résoudre ces différents problèmes inhérents à une mission de longue durée sur Mars, la NASA a déjà entamé plusieurs procédures. Si l’on en croit un plan dévoilé cette semaine par l’agence spatiale Nord-Américaine, l’objectif pourrait être atteint en « seulement » trois étapes : Earth Reliant, Proving Grounds, Earth Independant.
« Earth Reliant »
Dans cette première phase, déjà lancée à l’heure actuelle, l’objectif fixé est de constater les effets d’un séjour de longue durée pour des astronautes mis en orbite, sur la Station Spatiale Internationale (ISS). Au moment même où vous lisez ces lignes, deux astronautes font l’expérience d’un séjour d’un an sur l’ISS.
Un long séjour qui avait déjà été réalisé dans les années 80 et 90 par des cosmonautes Russes. Mais à l’époque, aucun scientifique n’avait pu observer en direct les effets de ce séjour sur les organismes des expatriés spatiaux.
Encore plus important, les résultats obtenus pourront être comparés dans un contexte très spécifique : Scott Kelly, l’un des deux locataires de la station spatiale, a un jumeau qui se trouve sur Terre. Les scientifiques pourront donc comparer l’évolution de son métabolisme, soumis aux conditions étranges de l’apesanteur et des radiations cosmiques, avec l’état de son frère jumeau, resté bien au chaud sur notre planète.
« Proving Grounds »
Durant cette seconde étape, la NASA aimerait envoyer à nouveau des hommes vers la Lune. En séjournant en orbite autour de notre satellite, ou grâce à une base construite sur sa surface, les scientifiques espèrent pouvoir tester leur capacité à gérer une mission dans un environnement similaire à l’isolation de Mars.
L’aspect financier commencera à jouer un rôle majeur dans cette étape.
Avec leur budget réduit, les responsables de la NASA ne pourront probablement pas s’impliquer seuls dans cette étape. L’aide d’une entreprise privée serait plus que bienvenue pour financer toutes les opérations nécessaires à ce moment de la préparation du voyage vers Mars.
« Earth Independant »
Dernière étape du voyage de l’Homme vers Mars, la phase « Earth Independant » verra plusieurs missions habitées décoller vers la planète rouge.
En profitant de l’expérience acquise grâce aux deux phases précédentes, des astronautes seront envoyés vers Mars, sans forcément tenter une descente sur son sol dès les premières tentatives. Les « lunes » de Mars seraient un objectif envisageable selon les scientifiques, pour qui la construction d’un poste avancé sur le sol martien n’est pas une priorité.
C’est ici que le côté financement sera le plus problématique, avec les « milles milliards d’euros » évoqués par M. Maurice.
Dans l’état actuel des choses, cette étape finale ne sera pas atteinte avant plusieurs dizaines d’années.
Voilà donc où nous en sommes.
La NASA et tous ses partenaires sont intimement convaincus qu’une mission sur Mars est envisageable. Malheureusement, celle-ci est pour le moment bloquée par les limites de la science, notre manque d’expérience dans l’espace et des limites financières.