L’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) a indiqué mardi, dans le cadre de ses recherches, que des traces de plutonium ont été relevées dans des sédiments au fond de la Seine en amont et en aval de Rouen (Seine-Maritime). D’où a pu venir cette dangereuse pollution du fleuve ?
Dans une note d’information publiée sur son site internet, l’ASN s’est montrée rassurante quant à une éventuelle contamination. Le gendarme du nucléaire précise que si des personnes comme des agriculteurs ou des égoutiers ont été exposées à cette radioactivité, la contamination a été faible et «ne devrait pas entraîner de risque sanitaire».
La note explique les conditions dans lesquelles ont été réalisés les prélèvements :
« En 2010, l’IRSN a informé l’ASN d’anomalies de concentrations de plutonium mesurées dans les carottes de sédiments prélevées d’une part dans le bassin des docks de Rouen, d’autre part dans le bras mort de la Seine à Bouafles (Eure), en amont de Rouen et du barrage de Poses. »
Ces anomalies correspondent à des dépôts ayant eu lieu en 1961 et 1975 ajoute le gendarme du nucléaire français. Les dépôts de 1975 proviennent d’opérations de retraitement et de séparation d’éléments radioactifs menées à cette époque par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), sur son site de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Quant à ceux de 1961, l’origine des traces de plutonium demeure inconnue.
L’ASN a précisé que ces traces de plutonium représentent un impact évalué à 0,12 mSv (millisievert) par an, pour des agriculteurs ayant épandu des boues traitées par la station d’épuration d’Achères (Yvelines) ou pour des égoutiers.
A titre de comparaison, la radioactivité naturelle reçue par toute personne en France est de 2,4 mSv et celle des examens médicaux de 1,3 mSv.