Twitter est devenu innaccessible en Turquie quelques heures après que le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, ait menacé d’«effacer» le réseau social. Twitter, ainsi que de multiples autres groupes, a souligné les allégations de corruption pesant sur son entourage.
L’agence de presse « Anatolie » gérée par l’état Turc indique que les autorités ont « techniquement bloqué l’accès à Twitter », parce que le service avait ignoré diverses ordonnances judiciaires turques leur demandant de supprimer des liens considérés comme illégaux. Twitter a répondu en disant sur son compte officiel « @policy » que les citoyens Turcs pourraient détourner ce blocage en tweetant par les services de textos de téléphonie mobile.
En réaction, le commissaire européen à l’agenda numérique, Neelie Kroes , a tweeté que :
«Le blocage en Turquie est sans fondement, inutile et lâche. Le peuple turc et la communauté internationale vont voir ce qu’est la censure.»
La restriction de l’accès à Twitter est survenue après qu’Erdogan, le Premier Ministre, ait tenté de solliciter des soutiens pour le 30 Mars, élections locales, lors d’un rassemblement. Il menacé de mettre fin à l’accès à Twitter dans le pays en disant :
« Nous allons anéantir Twitter. Je n’apprécie pas ce qu’a dit la communauté internationale. »
Le bureau de M. Erdogan a déclaré dans un communiqué que Twitter était resté «indifférent » sur les décisions des tribunaux turcs exigeant la suppression « des liens ».
Erdogan, leader charismatique et de plus en plus autocratique de la Turquie depuis 2003, est sous une pression croissante depuis la diffusion dans les médias sociaux d’enregistrements qui semblaient le mettre au cœur d’un scandale majeur de corruption. Des enregistrements qui comprennent une discussion équivoque entre Erdogan et son fils pour cacher de l’argent, ainsi que d’autres dans lesquels il semble interférer dans les transactions commerciales, la jurisprudence et la couverture médiatique.
Certaines des informations plus dommageables proviennent d’un compte Twitter sous le nom d’Haramzadeler, qui semble avoir accès à une énorme mine de documents. Erdogan a rejeté la plupart des enregistrements en les qualifiants de « vils » faux concoctés par ses rivaux , et menacé d’interdire YouTube et Facebook après les élections locales cruciales, le 30 Mars.
M. Erdogan a déclaré jeudi :
« Cela n’a rien à voir avec les libertés. Liberté ne signifie pas le droit de s’immiscer dans la vie privée de quelqu’un, ou de passer les secrets de l’Etat sur la scène internationale »
Un dictateur en herbe de plus qui perd toute connexion avec la réalité.