Site icon 1001Web

Warcraft, le commencement – Critique du film

Le voici enfin le film tiré de la saga Warcraft, qui porte ici le nom de « Warcraft : le commencement », l’une des plus belles et des plus longues sagas de l’univers du gaming.

Une adaptation comme Warcraft, le commencement n’est pas anodine car elle doit plaire aussi bien au néophytes complets de la saga Blizzard, qu’aux fans les plus hardcore  de l’univers étendu comprenant jeux vidéos, romans, mangas, jeux de rôle et j’en passe. D’autant que les adaptations de licences cultes ne manquent pas en ce moment (Marvel Cinematic Universe et DC Extended Universe en tête)! Alors, après tant d’attente le pari est-il réussi ?

Warcraft : l’adaptation de la saga mythique

Avant de dire si on a aimé le film, il faut préciser que la production du film a été très chaotique. Même si Blizzard a réussi à porter le projet jusqu’à son terme, il leur aura fallu plus de 10 ans pour y parvenir. N’est-ce pas un peu tard pour combler les fans de la première heure de la saga ? Nous y reviendrons.

Comme son nom l’indique, l’histoire se concentre sur le premier RTS de la licence sorti en 1994 : Warcraft : Orcs & Humans. Cela peut sembler un peu dommage tant ce premier épisode peut paraître en deçà des autres sur le plan narratif : on suit la première rencontre et guerre entre les humains d’Azeroth et les orcs de Draenor.

Poussés par la destruction de leur monde, les orcs menés par le sorcier Gul’Dan n’ont d’autre choix que d’ouvrir un portail vers le monde d’Azeroth pour tenter de s’y installer. Les humains, en paix depuis des années avec les autres habitants d’Azeroth (nains, elfes…etc.), vont devoir s’organiser pour lutter contre ces guerriers surpuissants.

Rien de bien compliqué en somme, ce qui d’un côté permet d’introduire l’univers de Warcraft en douceur, mais de l’autre peut sembler un brin simpliste : il s’agit ni plus ni moins d’une bonne grosse bataille épique.

Une adaptation réussie… sur le plan visuel

Première chose qui saute aux yeux en sortant de Warcraft, le commencement, c’est l’impressionnant travail effectué pour adapter à l’écran l’univers visuelle de la saga. On pouvait craindre le pire tant les bandes-annonces et le visuel des affiches laissaient présager un rendu très artificiel. Et bien non, bien au contraire ! Le réalisateur Duncan Jones, le fils du regretté David Bowie et réalisateur des très remarqués Moon en 2009 et Source code en 2011, propose un univers à la fois très réaliste et cohérent, tout en respectant le matériau de départ.

Duncan Jones réussit, en seulement 2 heures, à retranscrire la complexité de l’univers étendu de Warcraft. Si on met à part la 3D qui s’avère une nouvelle fois inutile et contreproductive, le film bénéficie d’une identité visuelle qui fera plaisir aux fans de la saga tout en permettant aux autres de ne pas se sentir trop perdus.

Des incohérence narratives

Passé ce premier aspect positif, il reste l’histoire en elle-même et là c’est beaucoup moins glorieux. Du moins pour ceux qui veulent voir un vrai film tenant tout seul et non une énième adaptation misant essentiellement sur du fan service.

Car oui, Blizzard et les équipes de Warcraft, le commencement ont clairement choisi leur camp : tout est fait pour que les fans de la saga s’y sentent à leur aise, au détriment de la masse des néophytes qui, eux, risquent de ne pas comprendre grand chose. Si vous ne connaissez pas l’univers de la saga Warcraft, sachez que rien ne vous sera expliqué, ce qui peut laisser un arrière-goût de superficialité. Là où Peter Jackson avait réussi à introduire l’univers de Tolkien avec subtilité dès le premier épisode de la saga du Seigneur des Anneaux, les scénaristes de Warcraft, le commencement ne se sont pas embarrassés pour introduire l’univers en question. Il en résulte une bonne dose de name droping : noms de lieux, de personnages et d’actions difficilement assimilables en un peu plus de deux heures…

Deuxième souci de taille, la quasi absence d’une scène d’exposition expliquant le background des personnages et de l’univers et le manque de caractérisation des personnages au cours du film peuvent laisser croire que certaines actions sont totalement injustifiées. On ne rentrera pas dans les détails pour vous épargner les spoilers, mais certaines actions pourront sembler incohérentes aux yeux des novices de la saga. Pire encore, des plans entiers ne semblent être dictés que pour satisfaire le fanboy.

Bien sûr, les fans seront heureux de voir retranscrit sur grand-écran leur saga fétiche. Mais, à l’heure où les franchises en tous genres envahissent le grand-écran, on peut se demander si l’arrivée en force des franchises issues de jeux vidéos est une bonne nouvelle en terme de diversité.

Pour conclure, Warcraft, le commencement est une adaptation techniquement réussie qui satisfera les fans de la saga et les amateurs de MMORPG. Avec un budget de plus de 160 millions de dollars, Blizzard a clairement réussi son pari de réaliser un premier long-métrage techniquement solide, cohérent et à l’identité graphique forte. Malheureusement, si le film se laisse regarder sans déplaisir et annonce une nouvelle franchise qui méritera le coup d’oeil, Warcraft, le commencement souffre de quelques gros défauts narratifs qui risquent de décontenancer les novices du genre.

Quitter la version mobile