Un sondage Pokémon GO, réalisé la semaine dernière par l’Ifop pour Metronews, nous révèle à quel point le jeu développé par Niantic a été un énorme succès auprès du public Français.
Alors qu’il n’est « officiellement » disponible en France que depuis un peu plus d’une semaine, Pokémon GO est déjà devenu un phénomène de société partout sur le territoire. Pour bien réaliser la folie qui s’est emparée des jeunes et moins jeunes partout dans l’Hexagone et en Outre-Mer, l’Ifop a réalisé un sondage qui en dit long.
Les chiffres clés
Près de neuf Français sur dix ont entendu parler du phénomène Pokémon GO (87%)
12% des Français déclarent avoir déjà joué à Pokémon GO, soit plus de 6 millions de « dresseurs » en France
Une communauté de joueurs majoritairement féminine (59%, contre 41%), plutôt jeune (36% ont entre 18 et 24 ans) et francilienne (28%, contre 72% en province)
Pokémon GO, un « loisir puéril » pour 76% des Français, mais qui promet aussi rencontres et découverte pour 68%
Pikachu sacré Pokémon préféré des Français, avec 43% de citations ! Il devance Carapuce (20%) et Rondoudou (17%)
Chez les moins de 35 ans, plus de la moitié de la population a connu Pokémon sous ses différents supports (61% pour le dessin animé, 55% pour les jeux vidéo, etc.)
Les principaux enseignements de l’enquête
– La quasi-totalité des Français a entendu parler de Pokémon GO
« Pokémon GO est-il un phénomène de société ? » A en croire la proportion de Français qui en ont entendu parler, oui ! Interrogées au lendemain de la sortie française du jeu sur smartphone, presque neuf personnes sur dix (87%) déclarent en effet avoir eu vent des impressionnants rassemblements en extérieur qu’il provoque. Ce niveau de notoriété, étonnant eu égard à l’actualité estivale marquée par la menace terroriste, est ultramajoritaire dans toutes les sous-catégories de la population, indépendamment de l’âge ou de la catégorie socioprofessionnelle.
– Un public plutôt jeune, féminin et connaisseur de Pokémon
Pour ce qui est de la pratique, 12% des Français déclarent avoir déjà joué à Pokémon GO soit, rapporté à la population âgée de 15 ans et plus, plus de 6 millions de joueurs ! Dans le même temps, 7% des Français envisagent de s’essayer à cette application, quand 81% marquent leur désintérêt pour la chasse aux Pokémon.
Sans surprise, le profil des joueurs de Pokémon GO se révèle jeune : près d’un tiers (30%) des moins de 35 ans est adepte de l’application. Si la communauté autour des jeux vidéo Pokémon est historiquement plutôt mixte, celle de Pokémon GO apparaît même un peu plus féminisée : 13% des Françaises déclarent y jouer, contre « seulement » 10% des hommes. Dans le détail, on observe une plus forte présence des joueurs de Pokémon GO en région parisienne (17%, contre 10 en province), la chasse aux monstres de poche s’étant avérée nettement plus aisée en milieu très urbain. Enfin, la familiarité avec la franchise Pokémon s’impose comme un facteur d’attraction vers son dernier opus vidéoludique : la proportion de joueurs de Pokémon GO atteint des sommets chez les personnes ayant déjà joué aux versions Game Boy (35%), aux cartes à collectionner (32%), regardé les dessins animés (25%) ou lu les mangas issus de la franchise (35%).
– Le regard ambivalent des Français sur le phénomène
Phénomène de société oblige, Pokémon GO interroge et interpelle depuis sa sortie, aussi bien sur les réseaux sociaux que parmi les responsables politiques. Force est de constater que les Français sont majoritairement en ligne avec les différentes critiques qu’on a pu entendre çà et là sur l’application : ainsi, 76% voient dans Pokémon GO l’illustration de notre tendance à nous consacrer à des loisirs de plus en plus puérils et 72% redoutent que les rassemblements en extérieur ne soient la cible d’attentats ou de violences. Toutefois, les opinions positives suscitent également une adhésion majoritaire : 68% des Français estiment ainsi que Pokémon GO permet aux joueurs de sortir, découvrir de nouveaux lieux et de rencontrer d’autres joueurs ; 54% considèrent que le jeu est l’occasion pour certains de revivre leurs souvenirs d’enfance. Avec des scores plus faibles sur les opinions négatives et plus élevés sur les affirmations positives, l’image à l’égard de Pokémon GO s’avère meilleure chez les personnes de moins de 35 ans (4 à 19 points d’écart) et surtout chez les joueurs : parmi ceux-ci, 92% estiment que Pokémon GO est un facteur d’ouverture et de découverte.
– Pikachu, Pokémon préféré des Français
Sur un registre plus léger, Pikachu s’impose comme le Pokémon préféré des Français avec 43% de citations ! Invités à choisir les deux monstres de poche qu’ils préfèrent, les interviewés ont complété le podium avec Carapuce en deuxième position (20%), devant Rondoudou (17%). Chez les moins de 35 ans, la hiérarchie change et, si elle consacre toujours l’acolyte de Sacha (53%), Salamèche y dame le pion à Carapuce en lui ravissant la deuxième place (30%, contre 27%). Au regard de la proximité politique des personnes interrogées, on observe enfin un surcroît de citations de Bulbizarre… chez les sympathisants Europe Ecologie Les Verts (18%, contre 9% de citations chez l’ensemble de la population), de Ronflex chez les proches du Modem (14%, contre 7%) et de Mewtwo chez… les sympathisants du Front National (9%, contre 5%, sachant que le clone de Mew est également surcité chez les habitués de la franchise et les jeunes).
– « Génération Pokémon »
En France, l’émergence du phénomène Pokémon remonte à la fin des années 1990, avec l’arrivée de ses multiples supports dans nos contrées. Aujourd’hui, un tiers des Français âgés de 15 ans et plus déclare avoir vu les dessins animés de la franchise. Ce score, déjà important et preuve que cette licence a marqué les esprits, se révèle encore plus élevé chez les moins de 35 ans : dans cette population, la majorité des gens a vu le dessin animé (61%), collectionné les cartes (53%) et joué aux jeux vidéo (55%). Et, enfin, chez les 18-24 ans, LA « génération Pokémon » s’il en est, les résultats sont encore plus impressionnants et attestent de l’empreinte laissée par Pikachu et ses amis : ils sont 73% à être familiers du dessin animé, 70% des cartes, 66% des jeux vidéo « classiques » et 22% des bandes dessinées.
Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 27 au 29 juillet 2016 auprès d’un échantillon de 1 051 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.