Pokémon GO est un véritable phénomène de société. Exemple parfait de ce à quoi aspirent tous les développeurs sur mobile, il a explosé records après records depuis sa sortie sur iOS et Android. Mais une fois que cet élan populaire initiale se sera essoufflé, lorsque la « hype » aura abandonné Niantic, le gameplay pur du jeu sera-t-il assez profond pour retenir notre attention ? Réponse dans ce test !
Pokémon GO est une réussite populaire et commerciale, c’est indéniable. En moins de deux semaines, le jeu développé par Niantic et financé par Nintendo est devenu le plus gros succès des quelques dernières années sur mobile, boostant au passage la valeur en bourse de la maison mère Nintendo. Mais le moment viendra forcément (plus ou moins rapidement) où tout le buzz qui entoure sa sortie s’éteindra. Viendra le moment où les joueurs les plus casuals, qui butinent ici ou là entre plusieurs applications, commenceront à aller voir ailleurs. A ce moment là, le gameplay du jeu sera le facteur qui déterminera si il est en mesure de survivre ou non. La chasse et les combats de Pokémon ont-ils la moindre chance d’éviter à Niantic de succomber à une hémorragie de joueurs ?
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La chasse sociale et addictive
Si Pokémon GO a atteint un tel niveau de réussite, sur un délai aussi court, c’est évidemment parce que son développeur a vu juste sur pas mal de points. Comme je l’expliquais il y a quelques jours, les joueurs attirés par le marque Pokémon, rassurés par la réputation de Nintendo, ont trouvé dans PoGO un jeu ressemblant à un diamant brut : bourré de potentiel, extrêmement captivant, mais nécessitant encore une tonne de travail. Le gameplay de base, qui consiste à trouver (sur la carte avec des persos en 3D correct sans plus), capturer (en réalité augmentée) et faire évoluer ses Pokémon est passionnant et incite à partager son expérience avec les joueurs croisés au détour d’une rue. C’est LE point fort du jeu, qui lui a permis de toucher les étoiles en si peu de temps.
Pour avancer en lvl, un joueur est conditionné à répéter encore et encore les mêmes gestes : sortir de chez lui, capturer tout ce qui bouge, « transférer » les doublons inutiles vers le Prof Willow et booster/faire évoluer ceux qu’il conserve à grand renfort de bonbons. Chaque pokémon capturé apporte trois bonbons spécifiques à sa « race », chaque pokémon transféré en donne un. Vous êtes à court de pokéballs ? Campez devant un Poké-Stop pour faire le plein. Il vous manque quelques Pokémons pour avoir assez de bonbons pour une évolution ? Un détour par la boutique du jeu (ou par votre sac à dos si vous avez conservé les objets offerts gratuitement à certains niveaux) et vous pourrez utiliser quelques leurres ou encens pour attirer vers vous encore plus de bestioles joyeuses.
Si il ne fallait noter Pokémon GO que sur ce qui est présenté dans les premières heures de jeu, on pourrait facilement se laisser influencer par son aspect social et la joie très simple qu’il procure à la part reptilienne de notre cerveau. Malheureusement, lorsque ce même cerveau se réveille et se met à la recherche d’un gameplay plus approfondi, à la recherche de combats aussi prenants et stratégiques que ceux des jeux pokémon classiques, il se retrouve devant un tableau bien décevant.
Les Arènes et leurs combats bêtes à pleurer
Après avoir passé quelques jours à tenter ma chance dans les arènes disponibles près de chez moi, je peux dire sans crainte de me planter (comme les serveurs…) qu’il s’agit là du côté le plus décevant du gameplay de Pokémon GO. En effet, après avoir atteint le niveau 5, un joueur a la possibilité de rejoindre l’une des trois équipes du jeu : Jaune (Intuition), Bleu (Sagesse) ou Rouge (Bravoure). Il peut ensuite se mettre à défier les « champions » des arènes alentour, les membres d’équipes adverse ayant laissé sur place un de leurs plus puissants pokémon (un bon moyen de farmer des poképièces pour ceux qui l’ignoreraient).
Et alors que ce système de combat devrait être soigné aux petits oignons, capable de nous passionner des heures et des heures avec des mises en place de stratégies et des combats haletants, Niantic s’est contenté du strict minimum. Les affinités entre les types (Plante, Poison, Vol, …) n’ont quasiment aucune influence sur les attaques « super efficaces », et chaque pokémon ne possède qu’une seule attaque spéciale. Les combats se résument donc la plupart du temps à un schéma ennuyeux au possible : lancer le combat, esquiver à gauche ou a droite sans avoir réfléchir au timing, marteler l’écran avec un doigt pour attaquer et maintenir la pression sur l’écran si par chance votre barre d’attaque spéciale s’est remplie. Au lieu d’un jeu Pokémon passionnant, une fois que l’on a capturé les quelques 150 pokémons trouvables et que l’on entre dans le « end-game » de PoGo, on se retrouve face à un gameplay abrutissant retrouvé dans 90% des jeux les plus dégueulasses du Play Store ou de l’App Store.
Sauvé ou coulé par les à-côtés ?
Mais si le gameplay perd de son intérêt au fur et à mesure que l’on progresse, ce n’est peut-être pas lui qui enterrera prématurément Pokémon GO. Depuis sa sortie sur nos mobiles, Pokémon GO n’a pas passé la moindre journée sans imposer à ses joueurs une coupure de serveur prolongée, des bugs et des freeze d’application à tout-va. Même les joueurs les plus passionnés commencent à en avoir assez et perdent petit à petit leur amour pour le jeu. Et que fait Niantic pendant ce temps ? Ils observent un silence radio complet, ne communiquent pas sur les problèmes rencontrés par leur jeu et laissent leurs joueurs se noyer dans leur frustration. Difficile donc de rester optimiste pour l’avenir sur le long terme du jeu, qui justifiera ou non que l’on dépense son argent dans les diverses micro-transactions du jeu.