La crevette-mante est un exemple extrême. Elle représente tout les animaux qui utilisent des filtres pour élargir la gamme de couleurs qu’ils peuvet voir. Pour elle, il s’agit d’un filtre permettant d’observer le spectre UV.
Dans une nouvelle étude publiée jeudi dans la revue Current Biology, des chercheurs signalent que la crevette-mante utilise un ensemble de filtres pour séparer la lumière ultraviolette des couleurs discrètes, captées par les photorécepteurs des animaux.
Ces crustacés à l’apparence plutôt loufoque sont réputés pour leurs puissantes pattes, capables de neutraliser leurs proies en seulement quelques secondes. La force et la rapidité ne sont cependant pas les seuls atouts dont ces animaux disposent.
Une récente étude, menée par ces chercheurs, a mis en évidence leur capacité unique à percevoir les couleurs
Les scientifiques ont mesuré précisément les longueurs d’onde ultraviolettes que voient la crevette-mante, en les accrochant à une électrode et en les faisant regarder des couleurs. Chaque observation provoquait une faible activité électrique de leur cerveau.
Ils ont constaté que la crevette pouvait détecter cinq fréquences différentes dans l’ultraviolet profond, également connu sous le nom d’UV-B. Les rayons dangereux qui provoquent le cancer de la peau.
Mais lorsque les chercheurs sont allés à la recherche des pigments qui captent cette lumière UV, ils ont réalisé que la crevette mante n’avait que deux photorécepteurs. Cet animal analyse la lumière entrante en couleurs distinctes en utilisant un ensemble de filtres.
«C’est comme si vous portiez des lunettes de soleil de couleur », a déclaré Daniel Osorio, un neuroscientifique à l’Université du Sussex. Comme leur nom l’indique, les filtres bloquent certaines fréquences de la lumière tout en permettant à d’autres de passer à travers.
Chez la crevette-mante, ces filtres sont constitués d’acides aminés « mycosporine » similaires(AAM).
