Les enseignes Darty et Fnac ont réussi à trouver un terrain d’entente. Le rachat du groupe spécialisé dans l’électro-ménager, par la Fnac, va pouvoir se faire après des négociations ayant porté leurs fruits.
Le 28 Septembre dernier, Alexandre Bompart (Président Fnac) avait présenté son plan de rachat au conseil d’administration de Darty. Il proposait alors un échange de titre : pour 39 actions Darty, une contrepartie d’une action Fnac serait donnée aux actionnaires du groupe.
Inacceptable pour Alan Parker (Président de Darty), qui avait exigé une revalorisation de l’offre, avec l’inclusion d’une compensation monétaire.
Ce Vendredi 6 Novembre, on apprend que les deux groupes sont tombés d’accord sur un nouveau plan de rachat, un peu plus avantageux pour Darty et ses actionnaires.
Le rachat comprend désormais un meilleur échange de titre (37 actions Darty pour 1 action Fnac) ainsi qu’une proposition alternative numéraire, pour ceux qui ne voudraient pas des actions Fnac. Le montant de cette alternative serait d’un maximum de 95 millions d’euros, à redistribuer à la place des actions (en partie ou en totalité) pour tous ceux qui en exprimeraient l’envie.
Pourquoi un tel rachat est-il devenu une pré-occupation pour le groupe Fnac ? Pourquoi Darty trouverait son intérêt dans cette opération ?
Pour l’entreprise d’Alexandre Bompart, c’est une question de survie. Même si elle se porte toujours plutôt bien dans son secteur, elle se trouve confrontée à une concurrence féroce venue d’internet. L’e-commerce, sujet à une croissance galopante, grignote jour après jour sur les bénéfices des magasins comme la Fnac. Les 3.89 milliards d’euros de chiffre d’affaires (41 millions de bénéfices) générés en 2014 sont sous la menace constante d’une dégringolade causée par les commerce digitaux.
Dans une interview accordée au Figaro en 2013, Bompart s’était avoué plus que déterminé à faire face à Amazon, géant du web et « acteur monopolistique » du commerce en ligne selon lui.
Pour Darty, l’inquiétude n’est pas exactement la même. Contrairement à la Fnac, l’enseigne rouge et blanche se trouve dans une situation compliquée. Sur l’année fiscale 2014-2015, après une longue période de disette (6.6 millions de pertes à l’exercice précédent), elle a signé à nouveau avec le succès en réalisant un exercice positif (13.8 millions de bénéfices).
Étant incertain de son avenir, la perspective d’un rapprochement avec la Fnac était donc plus qu’intéressante.
Les milliers d’employés des deux groupes (14 500 Fnac/12 600 Darty) seront fixés dans les semaines à venir sur le futur de leur emploi. Ils espèrent certainement ne pas entendre parler de restructuration ou de licenciement une fois le rachat officialisé.
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