Le site Linkedln a des problèmes de croissance sur le marché chinois et compte sur le soutien de ses concurrents locaux pour y faire face. Malgré ses problèmes, le site s’est fait pointer du doigt par les réseaux sociaux pour l’acceptation de l’auto-censure en Chine.
Linkedln veut se retrouver sur le marché chinois pour avoir l’avantage sur les géants de l’Internet Google, Yahoo et Amazon qui n’ont pas pu réussir à s’y imposer. Le site est prêt à employer les grands moyens pour y parvenir, quitte à aller à l’encontre de ses principes.
Linkedln n’a pas eu un écho très favorable en occident, après la censure des messages des utilisateurs ce mois-ci suite à la répression de Pékin sur les militants pro-démocratie sur la place Tiananmen. Mais la santé du site semble aller pour le mieux en Chine.
Reid Hoffman, co-fondateur de la firme basée à Mountain View, en Californie, a déclaré lors d’une présentation à Shanghai le mois dernier que le site a pour but de mettre en relation les professionnels du monde entier. Et il se trouve que la Chine est le pays qui compte le plus de professionnels dans le monde, avec plus de 60 millions de membres.
Les enjeux sont élevés pour Linkedln, qui cherche à atteindre 140 millions de membres en Chine et compte sur l’aide d’un site localisé pour son développement. Dix ans après sa création, le site a enregistré un bénéfice net de 26,8 millions de dollars en seulement un trimestre l’an dernier.
Derek Shen, président de LinkedIn en Chine, a déclaré lors de l’événement de Shanghai du mois dernier qu’ils s’efforcent de changer l’image des entreprises Internet internationales en Chine. Le site a vu une augmentation de ses membres avec l’utilisation de la langue chinoise, mais se trouve encore loin derrière les sites locaux Dajie, Wealink, Tianji, 51job, et Zhaopin.
L’aide d’un site localisé comme Dajie est vitale pour Linkedln. Mais on se demande encore si l’image occidentale du site s’accommoderait aux pratiques chinoises.
D’après l’analyste Wang Xiaofeng, Linkedln n’est pas encore prêt pour accueillir les professionnels chinois, mais le site a cependant beaucoup de potentiel en Chine. Il suffit que le site offre plus de contenu en chinois.
En ce qui concerne Google et Yahoo, la censure n’est pas une option. En 2006, Google avait accepté la censure, mais après des différends avec le gouvernement sur les résultats de recherches auto-censurés en 2010, son chiffre d’affaire a lourdement baissé, et le groupe a préféré se retirer du marché chinois.
Yahoo a subi le même sort après avoir révélé les détails d’un email d’un dissident chinois en 2004. Un dirigeant du régime Chinois avait déclaré aux dirigeants de Yahoo, lors d’une audience à Washington en 2007 :
« Bien que technologiquement et financièrement vous êtes des géants, moralement vous êtes des pygmées ».
La censure pourrait elle changer les perspectives qu’offre Linkedln pour ses membres de trouver un emploi en ligne ?
« Je ne sais pas si d’autres membres affichent des propos sensibles sur Linkedln, mais pour ma part, je suis sur le site pour rechercher un meilleur travail, et pas pour autre chose » a déclaré un membre chinois du site.